Une newsletter de coeur d’été, où je profite et j’écris. Ce sont les projets à plusieurs qui culminent en ce moment. Bonheur de travailler avec des amies ! Mais attention, pas plus d’une amie. Parce que travailler à plus de 2, j’ai déjà fait, et c’était si intense que… pas sûre que je recommence. Mais oui, rappelez-vous, c’était U4. C’est sans doute le bon moment d’en reparler, d’ailleurs, car un anniversaire se profile.
🎂 U4 va sur ses 10 ans ! (+ petite mise au point :-))
Fin août nous allons fêter les 10 ans d’U4. Eh oui, déjà 10 ans ! Joyeux anniversaire mes chers Vincent, Carole, Yves ! Joyeux anniversaire mes belles et beaux Stéphane, Jules, Koridwen et Yannis ! Joyeux anniversaire à nos géniales éditrices d’alors (Eva, Florence, Stéphanie, Clémence, Sandrine et les autres) ! Joyeux anniversaire à tous nos lecteurs et à toutes nos lectrices !
10 ans… L’occasion de rappeler une chose importante : U4, ce n’était PAS une commande d’éditeurs. Remettre les pendules à l’heure me paraît nécessaire, car il est arrivé plusieurs fois récemment de la part d’un auteur par ci, une éditrice par là, qu’on me dise peu ou prou : “quelle chance ça a été pour toi de travailler sur U4 !”.
Rien ou pas grand-chose ne peut me hérisser plus que ça, sachez-le.
Alors soyons claire : ni moi ni mes coauteurices n’avons “travaillé sur U4”, nous avons INVENTÉ, CRÉÉ, IMAGINÉ, CONCEPTUALISÉ U4. Nous nous sommes CHOISI·ES, c’est-à-dire que nous nous sommes rencontrés, plu, une véritable étincelle s’est produite, ce qui nous a donné envie de travailler ensemble. Il n’est pas anodin par ailleurs que nous soyons 2 hommes et 2 femmes, car sans réellement penser à une quelconque parité elle fut bienheureuse (l’égalité est toujours bienheureuse !), car celle-ci nous équilibrait, on l’a tout de suite senti. Un éditeur aurait-il fait attention à ça ? Entre nous 4, ça a matché, c’était le point de départ essentiel, à partir duquel nous avons imaginé tout U4, son concept de romans qui se croisent, nos personnages, le squelette du synopsis AVANT MÊME D’EN PARLER À QUELQUE ÉDITEUR QUE CE SOIT. C’est un projet déjà bien abouti (note d’intention de plusieurs pages, présentation des personnages, chapitres les présentant avant la catastrophe, et même déjà le titre), que nous avons envoyé à Nathan et à Syros… qui nous ont tous deux répondu dans l’heure suivant notre mail.
Le génie de ces deux maisons d’édition, ça a été, en plus de leur réactivité, de rassembler leurs forces, et de nous accompagner du mieux possible. Mais éditorialement, nous avons vite dû clamer et préserver notre indépendance inhérente au projet, pour garder toute liberté, en refusant d’être chapeautés par un directeur littéraire. Nous étions 4, ce qui était déjà beaucoup de cerveaux, nous ne voulions pas d’un 5e ! Et surtout nous ne voulions pas que notre projet nous échappe (c’est parce que nous avons eu cette volonté forte que ça rend encore plus dingue quand des gens aujourd’hui pensent qu’on a été désignés pour coller à un concept tout cuit… Brrrr…).
Nos éditrices ont été sensationnelles, nous accompagner et nous soutenir ne fut sans doute pas de tout repos, et le travail de promotion, par la suite, a été au-delà de nos attentes. Nos maisons d’édition ont été fantastiques du début à la fin MAIS ne mettons pas à leur crédit ce qui doit être mis aux nôtres, nous auteurs et autrices : tout ce qui relève de l’idée, de la création, du concept, du titre, c’est nous. Et c’est encore nous qui avons choisi nos maisons d’édition, et pas l’inverse. Je le répète pour que ce soit bien clair : nos maisons d’édition n’ont PAS imaginé le concept d’U4, et ne nous ont PAS désigné·es pour y travailler (ça me fait froid dans le dos rien que d’imaginer que certains le croient !). Ce sont au contraire les maisons d’édition qui ont eu la chance de travailler sur U4, parce que nous le leur avons proposé.
J’ajoute que ça n’aurait sans doute pas été aussi incroyablement pétillant si cela s’était passé de manière différente et plus artificielle. Nous étions en contact permanent. Nous respirions U4, nous vivions U4. Dès qu’on se voyait en salons du livre, on se réunissait, on en parlait, on était à fond, au risque d’agacer les autres auteurices car nous étions dans notre bulle ! Car c’était un projet qui venait de nos tripes.
Et disons-le, c’était bien, quand même…









Vraie littérature pour jeunes adultes/ Vraie littérature pour ados
Ces derniers temps, je me suis fait la réflexion qu’il devenait urgent de donner enfin une juste définition à ces deux catégories de la littérature jeunesse pour leur donner une réelle existence.
Littérature Jeunes adultes, c’est quoi, c’est pour qui ?
Constatation : la littérature jeunesse lorgne inexorablement vers les plus de 18 ans. Les 18-25 ans lisent tant de littérature jeunesse, et c’est bien, que de manière naturelle la littérature jeunesse commence à s’intéresser à elles et eux. Je veux dire, avec des héros et héroïnes de 18-25 ans. Cela reste encore marginal, mais cela existe alors qu’avant pas du tout (je peux d’ailleurs citer mon Aube est bleue sur Mars où Esther a 22 ans). Avec cette drôle de particularité qu’il semble qu’il faille avoir 25 ans pour écrire sur des personnages de 25 ans dès qu’il s’agit de roman contemporain. Je comprends l’idée, hein, mais j’espère qu’on ne m’empêchera pas de le faire, moi, si l’envie m’en prend (or je dois bien le dire, l’envie n’est pas loin).
On aura compris que je trouve cela vivifiant, et qu’après tout ce sont bien eux les jeunes adultes. Cela remettrait l’église au centre du village me semble-t-il d’appeler littérature pour jeunes adultes une littérature qui met en scène de véritables jeunes adultes (et pas des ados) : les 18-25 ans.
Littérature pour ados, c’est quoi, c’est pour qui ?
Or attention à cet effet pervers qui est qu’on a un peu tendance, dans cet engouement des et pour les 18-25 ans, à oublier les 12-17 ans. Les vrais ados, quoi (qui ne sont pas de jeunes adultes, il faut absolument arrêter l’amalgame) ! On oublie surtout, d’ailleurs, les 12-15, comme me l’a fait remarquer un éditeur il y a peu. Les prix les plus prestigieux semblent vraiment s’intéresser en priorité aux plus de 15 ans, par exemple, et pas aux moins de 15. Globalement c’est une catégorie si peu valorisée que les auteurs et autrices ont peu envie de s’y lancer. Il faut changer ça ! Revalorisons la véritable littérature ado, distinguons-la bien de la littérature pour jeunes adultes, et écrivons pour les 12-15 ans (quant à moi, cette tranche d’âge-là, je l’aime, et je ne vous oublie pas).
L’info qui m’a faite bondir dernièrement :
Pourquoi ? Parce que, damned, ne serait-il pas plus pertinent d’INTERDIRE les contenus masculinistes en ligne ? Dénigrer la moitité de l’humanité ne devrait-il pas tomber sous le coup de la loi ?…
Allez, j’arrête de m’énerver, pour profiter de l’été.
Faites de même si vous le pouvez ! Et à très bientôt mes amies et amis de newsletter.
Très juste, la différenciation que tu fais entre littérature ados et littérature YA. C'est un souci pour nous, au Grand prix de l'Imaginaire : les livres les plus ambitieux sont presque toujours en YA.
Chère Florence, bon anniversaire aux merveilleux U4 ! En attendant, très intéressant, c'est l'exacte même réflexion que nous avons écrite dans En quête d'un grand peut-être tome 2 qui sort en fin d'année, suite aux réflexions que nous ont partagée beaucoup de prescripteurices : où est la tranche 12-15 ?! Hâte de lire tes prochains pour les ados alors ! Bel été :-) Tom